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The Wrestler — 9/10

2008-09-07 — 109mn — United States of America

Victime d’une crise cardiaque, une ancienne star du catch sur le déclin décide de raccrocher et de démarrer une nouvelle vie. Renouant contact avec sa fille et s’amourachant d’une strip-teaseuse, il devra lutter contre ses pulsions pour remonter sur le ring…

Affiche du film "The Wrestler"

Un film sur le catch, il fallait oser. Ce sport-spectacle dont on peut dire de lui seul qu’il est « du cinéma », est pourtant l’objet de ce film ; les autres ingrédients : Darren Aronofksy & Mickey Rourke. Tout commence par la découverte du catch version has-been, loin des grands shows télévisés ; ici, des stars déchues dans de petites salles, avec pour seule rengaine la souffrance. Et déjà les premières images chocs, lorsque l’on voit les préparatifs (médicaments plus ou moins légaux, arrangements des scénarios en quelques secondes avant le combat) puis les matchs eux-mêmes (aux blessures souvent bien réelles) avec enfin les soins qu’ils impliquent. Pourtant, le personnage de Randy y semble à sa place ; et cette impression est confirmée lorsqu’il est confronté, contre sa volonté, au reste de sa vie, bien plus douloureux encore. Véritable génie révélé par des réalisations exceptionnelles, tantôt rythmées (Pi, Requiem for a dream), tantôt lente et contemplative (The Fountain), Aronofksy choisit ici de se mettre en retrait au profit de la véritable attraction du film : Mickey Rourke. Ce qu’on lui définit comme le « rôle de sa vie » dans tous les sens du terme, permet de suivre la souffrance d’un homme à travers celle de son personnage ; les balafres, les discours et les larmes de l’acteur étant clairement ceux de l’homme. C’est souvent dans de longs plans-séquences derrière son acteur principal que le metteur en scène tourne son film, sans les artifices qui faisaient la force de ses autres longs métrages. Il parvient pourtant à faire de sa mise en scène un modèle du genre, des combats – peu nombreux finalement, mais toujours extrêmement éprouvants – aux plans serrés sur son acteur. Le tout est fait au profit du réalisme du film, afin de coller au plus près du personnage de Randy. Même Clint Mansell, fidèle compositeur de la musique de ses films, semble s’être effacé pour laisser place au rock écouté par le catcheur, avant cette balade de Bruce Springsteen concluant le film. Quant au scénario, s’il n’est pas la grande force du film, il permet pourtant de ne pas se contenter du parallèle entre la vie de l’acteur et de son personnage, mais introduit avec le personnage de Pam/Cassidy une dimension supplémentaire, avec l’opposition cruelle de ces deux protagonistes. Outre leur évident contraste physique, leur destin les oppose également par la relation qu’ils ont avec leur enfant et celle avec leur travail : lorsque l’un doit cesser de catcher et tente de séduire l’autre, elle le repousse ; lorsqu’elle quitte son job pour lui, il est reparti se battre… Mais de cette fiction, jamais le metteur en scène new yorkais ne tourne la scène de trop, ne montrant rien d’inutile. Le plus bel exemple est probablement le dernier plan sur son catcheur, d’une intensité incroyable ; l’écran noir qui le suit l’étant quasiment autant. Aucune conclusion, forcément emplie de pathos, n’aurait eu cette force. Très dur, parfois drôle mais surtout très touchant, ce film complète l’œuvre d’Aronofsky avec encore un changement radical de direction, comme à chacun de ses films. Mais comme à chaque fois, c’est une pure réussite et un grand moment de cinéma.

The Wrestler
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CatastropheTrop nazePas bonBof bofCorrectSympaBon filmTrès bonExcellentChef-d’œuvre (film non noté)
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