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Zero Dark Thirty — 6/10

2012-12-19 — 149mn — United States of America

La traque d’Oussama ben Laden a préoccupé le monde et deux administrations présidentielles américaines durant plus d’une décennie. Mais au final, on doit sa capture à la résolution et au dévouement d’une petite équipe d’agents de la CIA. Leurs missions ont été exécutées dans le secret, mais certains détails ont depuis été rendus publiques.

Affiche du film "Zero Dark Thirty"

Kathryn Bigelow avait ébloui avec Démineurs, film de guerre original, à la réalisation ultra-efficace. Elle s’attaque à une histoire assez risquée, la traque d’Oussama Ben Laden par une unité des forces spéciales américaines. Le film est monté chronologiquement, depuis 10 ans avant l’assaut final, avec la quête des premiers indices permettant de localiser Ben Laden. On est donc tout juste dans le post-11 septembre, avec tout ce que cela comporte politiquement dans un film forcément pro-américain. Les premières images sont des scènes de torture de membres d’Al-Qaïda par des soldats américains, scènes qui ont déclenché de nombreuses polémiques. Selon le point de vue pourtant, on peut considérer que les montrer, c’est déjà admettre leur existence et dénoncer ce genre de méthodes – même si les détracteurs répondent que le film en montre un aspect positif en affirmant qu’elles ont permis d’obtenir des informations cruciales dans la recherche de Ben Laden. Difficile d’incrimner Bigelow, d’autant qu’à travers son personnage principal Maya, elle suggère plutôt un dégoût envers ces pratiques. Revenons au cinéma pur, et déplorons surtout un montage trop rapide, alternant bien souvent les champs & contre-champs de manière brusque, rendant l’ensemble trop cahotique. La suite de l’enquête n’est pas inintéressante, loin de là. Les 2h de recherche passent même plutôt vite, ce qui est bon signe. Cela ressemble à un thriller politique, et l’on pense même au récent Argo, d’autant que Kyle Chandler tient un rôle très similaire dans les deux oeuvres. On regrette cependant une redondance dans la construction, la fiction étant sans cesse entrecoupée de reconstitutions de différents attentats commis depuis 2001. Les séquences sont plutôt bien montées, mais le suspense diparaît assez rapidement lorsque l’on a compris le procédé. Vient enfin l’attaque finale, filmée en partie à travers les casques des soldats, comme c’était déjà parfois le cas dans Démineurs. Là encore, Bigelow ose montrer ce qui peut choquer, avec notamment des meurtres de femmes non armées qui se trouvent sur le chemin des soldats. Elle laisse surtout une fin presque « ouverte », car malgré le matrèlement des chiffres pour justifier de l’attaque, elle choisit à raison de pas conclure en apothéose, consciente que la seule mort de Ben Laden ne résout pas tout – loin de là. Malgré une certaine tension durant la conclusion, on n’atteint jamais le niveau d’adrénaline apporté par les sublimes séquences qui rythmaient son précédent film. Aucune scène culte, comme la fameuse bataille de snipers, ne vient faire de Zero Dark Thirty une oeuvre à part. Le film se repose trop sur son sujet qui se veut de la plus haute importance – mais le résultat est trop neutre pour emballer, passionner ou scotcher le spectateur.

Zero Dark Thirty
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