Portrait de la jeune fille en feu — 9/10

2019-06-17 — 119mn — France

Céline Sciamma, qui filme si bien les femmes, a trouvé un rôle sur-mesure pour Adèle Haenel, révélée par la réalisatrice 12 ans auparavant dans Naissance des Pieuvres. Pour cette dernière, cette histoire à la fin du XVIIIe est un retour dans le temps plus grand encore qu’avec L’Apollonide… et une nouvelle occasion d’illuminer l’écran dans de sublimes costumes. L’introduction la préserve d’ailleurs pour ne dévoiler qu’une robe puis, après de longs moments de teasing, le visage de la protagoniste principale, tant attendue tant par la peintre (Noémie Merlant, moins mise en avant de par son personnage d’une classe inférieure, mais tout aussi belle) que par le spectateur. Surtout, l’époque est l’occasion de réaliser une véritable prouesse artistique avec un éclairage souvent minime mais révélant parfaitement la beauté des plans et des comédiennes.

Si l’esthétisme du film n’est pas sans rappeler Les Moissons du Ciel, Céline Sciamma a la mauvaise idée de récupérer des défauts de Terrence Malick qui ne sont arrivés que dans ses films suivants, à savoir un manque de tact dans sa façon de montrer les choses, plutôt avec de gros sabots qu’en subtilité qui aurait été bienvenue. Ainsi le symbolisme trop appuyé vient gâcher certaines scènes – principalement celle du bébé présent lors de l’avortement, ou bien encore le croquis final à la Titanic, à un degré moindre – rendant le film imparfait.

C’est pardonné tant l’histoire est belle, portée par un duo d’actrices magnifiques.

(film non noté)

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